Correspondances - Serena

Avril 1813

My dear,

Quel amusant constat que de comprendre la politique des terres et celle des chairs. Notre précédente rencontre en France m'a donné l'envie d'en savoir plus sur ce peuple fier dont tu semblais t'amuser de leur Révolution. Un spectacle sanglant que tes yeux rubis ont sut adoucir malgré les hurlements des révolutionnaires.

Me voilà donc en campagne a soigner la boucherie laissée par la folie mégalomane de ce fameux Napoléon. Je suis ravi d'avoir trouvé un endroit où l'on ne me posera pas de question sur mes gestes crispés et ma respiration retenue alors que j'amputais un membre.
Tu serais amusée de constater la folie des Hommes et celle de leur grandeur. Tous ici sont convaincus de se battre pour un idéal qui n'est fait que de sang et de violence. La politique des chairs est si intriguante.
Mais je me sens à ma place, ici, à soigner ces blessures. Je me sens loin de l'ombre de Dieu, enfin baigné par sa Lumière.

Pourtant, je me languis de nos échanges impurs. De ces moments si doux.

Je me languis de ta chair.

Saura t-on se retrouver prochainement ?

Ton dévoué,

Carlisle.

Mars 2014

Ainsi tu es revenue malgré mes avertissements. J'ignore si ma lettre ira quérir le pas de ta porte, mais je dois te mettre en garde à nouveau : Tu ne peux pas rester. Outre le fait que je ne veuille plus te croiser, il y a des dangers ici que tu ignores et tu as déjà été bien chanceuse de ne pas les rencontrer.

Le pauvre humain qui a eut la chance, ou bien le malheur, de croiser ta route s'en sortira sans séquelles. Tu as été assez douce pour ne lui fêler que quelques côtes. Je t'en remercie.

Mais tu ne peux pas rester ici, cette ville est bien pire que Volterra.